Startup : limiter l’investissement de départ

Je m’intéresse depuis longtemps aux startups Internet. Sans doute ma fibre entrepreneuriale qui me chuchotait dans un coin de l’oreille que ça me servirait un jour. Et ce jour est arrivé : tout en continuant mon activité de conseil, que je ne suis pas prêt d’arrêter tellement elle est enrichissante pour moi, je suis maintenant acteur du lancement d’un beau et ambitieux projet. Projet qui commencera à être dévoilé en partie à la fin de l’année 2009. L’une des premières questions qui se posent lors du lancement d’un grand projet est celle du financement. Même si la crise a quelques peu freiné les levées de fond, c’est une option qui reste offerte aux entrepreneurs porteurs de bons projets. Pourtant, je suis convaincu qu’il est plus prudent d’essayer de limiter au maximum l’investissement de départ. Et ce pour plusieurs raisons :
  • D’une part pour limiter le risque : sur Internet, le mix des facteurs clés de succès est complexe : certains projets moyens arrivent à percer alors que d’autres bien meilleurs peinent à décoller.
  • Il y a ensuite un problème de dilution du capital : faire appel à un fort investissement extérieur pour financer le projet amène inévitablement les entrepreneurs à diluer fortement leurs parts du capital, car leur apport est souvent mineur par rapport aux levées de fond. Et qui dit dilution des parts dit perte de contrôle. Quand on a une vision claire de là où on veut emmener le projet, il est toujours préférable de garder les rênes. Il vaut mieux procéder à une levée de fond dans un second temps, lorsque l’entreprise a déjà une certaine valeur.
  • La frugalité peut-être très positif : cela favorise la créativité. Quand on n’a pas d’argent, il faut avoir des idées. Le manque d’argent amène aussi souvent à trouver des solutions plus simples. Je ne vais pas me lancer dans l’éloge de la simplicité, mais plus de simplicité peut être très bénéfique sur la qualité du produit/service. Il vaut mieux se concentrer sur de choses simples et bien les exécuter que vouloir en faire beaucoup et le faire moins bien.
  • Il ne faut pas hésiter non plus à utiliser le temps dont on aurait eu besoin pour la recherche des fonds pour travailler sur le projet et sur la compréhension des futurs clients. Le financement d’un projet peut-être très chronophage.
Comment faire pour se lancer sans un investissement important? Il faut faire preuve de créativité : trouver des solutions plus simples, moins chères. Cela ne veut pas dire concevoir un produit simpliste, mais systématiquement se demander s’il n’est pas possible de simplifier chaque aspect du projet sans toutefois nuire à sa qualité globale. Et parfois il faut savoir trancher. Certaines fonctionnalités peuvent être développées dans un second temps pour se concentrer sur le cœur du projet. Apprendre à être un radin-malin (je pense que je viole un copyright avec cette très belle expression, je m’en excuse). Il faut savoir repérer les coûts qui peuvent être limités sans porter préjudice à la qualité du projet : utiliser au maximum les outils de travail à distance pour limiter les déplacements, travailler dans un garage ou à domicile plutôt que dans des locaux flambants neufs… Dans le même esprit, il faut limiter les frais de personnels : l’excitation du lancement d’un produit innovant devrait compenser chez les premiers employés les avantages financiers et les avantages en nature. Il faut bien sûr prendre soin de ses collaborateurs, leur donner les moyens de travailler dans de bonnes conditions mais il est tout à fait possible de les motiver dans un premier temps sans leur acheter une voiture et un iPhone de fonction. Et en tant que dirigeant, il est important de montrer l’exemple et de ne pas s’acheter une 205 GTI de fonction avec les investissements de départ. Comme on dit souvent, créer une entreprise pour s’enrichir à court ou moyen terme n’est pas un bon calcul. Se renseigner sur ce qui existe déjà. La richesse des technologies et des entreprises Internet est sans limite ou presque, et des entreprises ont sans doute déjà avancé sur certains aspects de votre projet. Il faut faire des recherches approfondies et se demander à chaque fois s’il existe des partenariats potentiels sous forme d’échange de technologie, de service, de visibilité… Savoir externaliser : il faut trouver le juste milieu entre garder les compétences en interne et externaliser certaines fonctions. Garder les compétences en interne permet d’avoir des équipes très au fait du projet et de la technologie, qui peuvent avancer très rapidement sur certains points grâce à cette maîtrise du produit. Externaliser permet d’être plus agile et de maîtriser la masse salariale en dehors des gros pics de production. L’externalisation permet également d’intégrer des technologies nouvelles sur le projet sans embaucher une nouvelle personne pour chaque technologie, de limiter l’investissement en matériel et licences… Penser à la délocalisation. Je ne vais pas me faire que des amis en disant ça. Mais je pense qu’il est plus bénéfique pour l’économie française que des startups se lancent en délocalisant une partie de leur production plutôt que ces startups ne se créent pas. Le Maroc par exemple est un pays intéressant pour sous-traiter une partie de la production : il y a des techniciens et ingénieurs très bien formés, francophones, et qui travaillent à des tarifs bien inférieurs à ceux qui se pratiquent en France. Lancer le produit/service en plusieurs étapes. Il faut se concentrer au préalable sur les fonctionnalités orientées vers le client. Le produit doit plaire très rapidement, sous peine d’être enterré vivant. Toutes les fonctionnalités qui rapportent de l’argent peuvent être lancées ultérieurement (mais le business model doit être prêt et carré dès le lancement du projet). Une fois qu’une communauté importante est réunie autour du produit et que celui-ci a fait ses preuves, il devient beaucoup plus simple de financer la suite. Il faut privilégier les solutions évolutives (en particulier pour les aspects techniques et hardware : hébergement, serveurs…). Il n’est pas nécessaire dès le lancement d’acheter des fermes de serveurs. Par contre, il faut que le système de départ puisse évoluer rapidement en cas de succès. Il n’y a rien de pire qu’un produit inaccessible à son lancement (sauf si on s’appelle Apple et qu’on lance l’Iphone).
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